Réforme du travail : Une attaque patronale en règle !

Le 18 Février, la bombe est lâchée : le gouvernement, sbire docile du patronat, publie une proposition de réforme du code du travail, une violente régression pour les travailleurs qui fait jubiler la droite et le Medef. Ne reculant devant rien pour nous faire passer des vessies pour des lanternes, Mr Valls justifie cette proposition de loi comme un moyen de lutte contre le chômage. Comment ? En facilitant les licenciements notamment ! Vous voyez la logique ? Par ailleurs, il s’agit dans ce texte de faire voler en éclat ce qu’il reste de cadre collectif limitant les dégâts du travail salarié sur nos vies d’exploités. Désormais, en ce qui concerne les salaires, le temps de travail, on voudrait nous faire croire que les salariés gèrent ça directement avec leur patron (car en réalité, ça reste ce dernier qui détient le pouvoir). Le patron pourra alors dégrader les conditions de travail non parce que l’entreprise est en difficulté, mais simplement pour favoriser son développement. Autrement dit tout le temps. Pour l’argument fallacieux de la lutte contre le chômage, rappelons-nous que plusieurs pays européens ont récemment pris exactement le même genre de mesures radicales (Espagne en 2012, Italie en 2014, …). Le résultat n’a pas été une baisse du chômage, mais une précarisation accrue, des licenciements facilités, et une augmentation des contrats précaires et mal payés, en lieu et place des emplois fraichement supprimés (trop couteux pour les patrons).

Parallèlement, on nous refait le coup du déficit de l’Unedic, et le patronat envisage pour y remédier de faire payer les chômeurs en diminuant les indemnisations. Comme la réforme du travail en préparation fait de nous tous des chômeurs potentiels, nous voila pris entre le marteau et l’enclume.

Nous, travailleurs, chômeurs, précaires, qui connaissons bien l’exploitation salariale et la violence patronale pour la vivre au quotidien, ne sommes pas dupes, malgré les pitoyables gesticulations ministérielles : il s’agit clairement d’une attaque manœuvrée par le patronat, qui rêve depuis longtemps d’un tel texte, d’une attaque de classe contre les exploités que nous sommes. Le discours dominant tente de nous faire avaler que les patrons et les salariés ont un intérêt commun, le développement économique de l’entreprise, la croissance, qui profiterait à tous. Ce mensonge est en fait vieux comme le capitalisme, qui cherche par là à masquer la réalité de ce qu’il est : l’exploitation des travailleurs par la classe dominante, dont la vocation est d’augmenter sa richesse, son pouvoir, sa domination.  A ce titre, nous considérons que le code du travail actuel n’est en aucun cas un graal à défendre ; il ne fait que valider l’exploitation existante. Les licenciements, la violence patronale, l’exploitation, la précarité, tout cela existe d’ores et déjà, réforme ou pas. Ainsi, la lutte actuelle doit plus être vécue comme participant à la construction d’un rapport de force plus général contre les exploiteurs. Car tant qu’existera le capitalisme et la domination étatique, le conflit entre leurs intérêts et les nôtres perdura. 

 

A cette attaque de classe, il faut opposer une réponse de classe, celle des exploités, des opprimés (travailleurs, précaires, chômeurs, …) à la hauteur. Il est clair que les atermoiements timorés des directions syndicales ne sont pas à la hauteur, tant leur tendance à chipoter sur des détails, à s’opposer entres eux sur des broutilles, et surtout leur focalisation sur la question de leur propre pouvoir, tout cela parait dérisoire face à la violence patronale. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une réponse offensive des travailleurs eux-mêmes, massivement et sans concessions ni négociations avec l’adversaire. Cette réponse doit être à la hauteur de l’enjeu : grève générale, actions de blocage, ciblage des institutions de l’Etat et du patronat. Seule l’organisation de la lutte par et pour les travailleurs peut aboutir à un tel résultat, par l’organisation d’assemblée partout où cela est possible, en favorisant l’implication de tous. L’auto-organisation est la voie vers la ré-appropriation de nos vies.

 

Seule la lutte paye !

Sans concessions, vers la révolution sociale !

 

« Nous allons recevoir le monde en héritage. La bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire. Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. » Buenaventura Durruti

 

Informations et analyses sur la lutte en cours dans la rubrique « actualités » de notre blog:

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Groupe Phoenix Caen

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